Étant l’existence de l’être humain et instaure

Étant un ferventdisciple de Charles Baudelaire, le poète Stéphane Mallarmé (1842-898), ditÉtienne Mallarmé, joue avec les mots dans sa poésie afin de se démarquer desautres poètes. Cette poésie remet en question l’existence de l’être humain etinstaure aussi le doute en lui. Pendant la rédaction du poème le Sonneur, Mallarmé était dans un étatd’esprit mélancolique et d’insatisfaction. Il joue avec l’imagination de seslecteurs pour aborder des idées abstraites comme la mort.

Dans ce poème-ci,nous y retrouvons comme thème baudelairien l’invocation à Satan. « Le Sonneur figure dans le recueil Poésie publié à Bruxelles en 1899. Nousnotons aussi que Mallarmé travaillé sur cette édition au moment de sa mort. ‹ La poésie de Mallarmé est avanttout allusive : il s’agit de peindre non la chose, mais l’effet qu’elleproduit. › »1. Tout d’abord, nousanalyserons le poème de l’extérieur, c’est-à-dire sa structure et ses rimes.Ensuite nous parlerons de l’Église et de l’Idéal.

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Puis nous étudierons l’étatd’esprit du sonneur en parallèle avec la nuit noir. Aussi, nous examinerons lavéritable identité du sonneur. Enfin, nous nous pencherons sur la déception dupoète et ses tendances suicidaires.

 LeSonneur est un poème du style classique : c’est un sonnetde quatorze vers alexandrins organisés en deux quatrains suivis de deux tercets.Les rimes sont plus riches que suffisantes mais jamais pauvres. Les deuxpremières strophes ont des rimes croisées, suivies de rimes embrassées et lepoème termine avec des rimes plates.

LeSonneur est la figure allégorique du poète. La première strophe émet des ondespositives et paisibles : il y a la cloche qui sonne pour indiquer aux fidèlesl’heure de la prière, et un enfant qui récite cette prière chrétienne avecjoie. Le thème de cette première strophe est le plaisir que procure l’Églisepar son Idéal. « L’air pur » et « limpide » évoque unendroit calme et une atmosphère paisible. « Matin » signale le débutd’une nouvelle journée.

Le troisième vers parle d’un enfant qui récite un « angelus ».L’enfant symbolise l’innocence, la joie et l’insouciance, des traits quis’opposent fortement au poète. L’angelus symbolise la foi, le calme et la paix.L’enfant et l’angelus partagent un lien avec Dieu. L’enfant est plus proche de Dieucar il est naïf, pur, innocent et il n’est pas hypocrite comme les adultestandis que l’angelus est une prière qui rapproche l’homme de Dieu.

Le thym estune plante aromatique, tout comme la lavande qui est apaisante et qui a unparfum doux, et les deux plantes ont des vertus médicinales. L’angelus estessentiel pour guérir un esprit tourmenté alors que la lavande et le thym sontconnus pour éliminer le stress. Le thym, par ses origines mythologiques,symbolise également le courage, or c’est exactement ce qui manque au poète. Lechamp lexical de la pureté (« claire », « pure »,« limpide », « enfant ») sert à mieux faire contraster lesidées qui vont suivre après. Le son bilabial p dans « cependant »,« pur », « limpide », « profond »,« passe », « plaire » et « parmi », et leson latéral l dans « la », « cloche »,« l’air », « limpide », « l’enfant »,« lui », « plaire », « angélus » et« lavande » bercent les lecteurs dans l’illusion d’un universpaisible et heureux. Toutefois, le fait que le poème commence par un connecteurd’opposition « Cependant » nous met déjà en garde des tensions quis’enchaîneront par la suite.

Le poète se sert de l’allitération interne du sonkl dans le premier vers (cloche-claire) : l’obstruction de son dès lepremier vers même nous avertit déjà d’une obstruction dans le bon déroulementdu poème. La deuxième strophe est remplie denégativité contrairement à la première strophe. Le Sonneur effleuré par l’oiseau qu’il éclaire » (vers 5) indiquequ’il fait toujours noir. Le Sonneur éclairel’oiseau mais il ne peut pas s’éclaircir les idées. La nuit reflète ses penséessombres et « l’oiseau », élément révélateur, symbolise sa conscience.Le réveil de l’oiseau signifie le réveil de sa conscience, et le Sonneur n’est pas prêt à affronter laréalité.

Le noir signifie aussi la tristesse, la mort et le désespoir. Le champlexical de la tristesse (« tristement », « geignant ») reflètel’état du sonneur. « La pierre » et « la corde » sont icideux symboles d’emprisonnement.

L’adjectif « séculaire » associé à la« corde » fait implicitement référence à la société qui fonctionne dela même façon depuis des siècles et dont Mallarmé s’en lasse. L’adverbe« lointain » évoque l’isolement, la solitude que ressent le Sonneur. Le « tintementlointain » peut aussi représenter l’éloignement du sonneur de Dieu. Vers 6est une antithèse de vers 3 : Le Sonneur estmélancolique. Quant à l’enfant, il est loin de la dure vérité de la vie. Nousvoyons une opposition entre la joie dans le premier quatrain et la tristessedans le deuxième quatrain : le plaisir de l’enfant est opposé à latristesse du sonneur.

Le contraste entre ces deux strophes représente la réalitéde la vie : la joie et la souffrance forment toutes les deux parties de lavie.À la troisième strophe, nous avonsl’identité du sonneur : il s’agit du poète et cela est démontré par lepronom personnel « je ». Ce tercet traduit la désillusion du sonneur.« Je suis cet homme ». Il partage sa profonde déception de ce qu’il est en tantqu’être humain.

Quelque part, il est déçu par l’Église. L’Église, qui est censéede donner la force de continuer, pousse au contraire le Sonneur à accepter la défaite. « Hélas » et« beau » montrent sa fatigue, son désespoir et ses efforts partis envain. Il a fait de son mieux pour atteindre cet « Idéal » exigé etimposé par la société mais il n’a pas réussi, peut-être partiellement à causede ses « péchés ». Cependant il ne peut plus supporter de vivre danscette société obsédée avec « l’Idéal », ce qui va le pousser àtrouver la mort comme la seule échappatoire. Il y a une antithèse entre la « nuitdésireuse » qui est affamée des âmes et le Sonneur   qui ne désire plus la vie et veut plutôt lamort.

  Il y a aussi la personnificationde la nuit qui veut que le poète se laisse emporter par ses émotions. « Desfroids péchés » montrent qu’il a commis de graves péchés qui pèsent lourdssur sa conscience. L’oiseau associé à l’Église chrétienne est la colombe. Donc lepoète fait ressortir avec « un plumage féal », la pureté et la fidélité :la fidélité car on est fidèle envers quelqu’un que lorsqu’on ne l’a pas trahiet la pureté car les plumes de la colombe sont blanches. La blancheur duplumage est similaire au caractère d’une personne qui n’a pas péché et lalégèreté du plumage est en contradiction avec le poids des péchés. À la dernière strophe, le poète meten évidence son instabilité. « Et la voix ne me vient que par bribes etcreuse ! » : il n’entend que des fragments de voix.

  L’auteur joue ici avec l’horizon d’attente dulecteur. Le poète est exténué de cette vie qu’il n’entend que des fragments devoix. Il se peut que ce soit sa conscience qui lui reproche : il estdégouté de lui-même et est honteux de ses péchés. Les virgules du vers 13 quimarquent une pause sont révélatrices de la tension. Les deux derniers vers dupoème sont les plus sinistres : LeSonneur est complètement découragé et il s’abandonne.

Le poète évoque lamort comme une possibilité de s’évader et de fuir la réalité. Quand nousparcourons le poème nous ressentons le découragement et la faiblesse deMallarmé qui amènent au désir de suicide. Il se montre peureux car il préfèreembrasser la mort que de faire face à ses problèmes. Le dernier vers de cettestrophe contraste avec celui de la première strophe. “Satan” et “angelus”sont opposés.

D’un côté nous avons Dieu, qui est le créateur et de l’autre côténous avons Satan, qui est le destructeur. L’apostrophe « Ô Satan » est une invocation au mal carMallarmé ne peut plus supporter la cruauté de la société. Mallarmé désiremourir pour en finir avec cette vie et c’est pour cela qu’il y a un jeu de motsavec l’utilisation de termes comme la nuit, le froid et l’obscurité. Il veutôter la « pierre », le poids de ses péchés qui pèse lourd sur lui, etveut se pendre avec « la corde séculaire », les attentes idéalistesde la société. Notons cependant le futur simple dans le dernier vers. Ce quidémontre que le suicide est une idée contemplée par le poète mais qui peutaussi ne pas se réaliser.

 Le paradoxe dans ce poème est qu’ilcommence avec l’idée du ‘nouveau’ et termine avec l’idée de ‘fin’. Dans lapremière strophe « matin » et « éveille » renvoient àl’idée de l’éveil, l’idée du nouveau et « enfant » connote le débutde la vie, alors que le dernier vers du poème évoque la fin de la vie. Quelquepart, Mallarmé dénonce la société qui emprisonne les individus dans un cercleimbrisable où la souffrance est inévitable.

Le deuxième vers du poème consacréentièrement à la pureté de l’air est exactement ce que Mallarmé veut vivre. Ona l’impression que Mallarmé ne parle pas que pour lui mais aussi pour tous ceuxqui ont ce mal-être de vivre et qui ont des tendances suicidaires. On a dans cesonnet une combinaison entre la nuit et les idées noires de Mallarmé qui le conduitau suicide. Il utilise peu de rimes à la fin de ses phrases. La monotonie estbrisée à partir du premier tercet en changeant de rythme et de destinatairec’est-à-dire le Sonneur   devient ‘je’. La thématique de la mortparcourt le texte, « J’ai beau tirer le câble à sonner l’Idéal », « Ô Satan,j’ôterai la pierre et me pendrai.

». Ainsi, la mort serait la solution auxproblèmes de Mallarmé. Il est fatigué dans son esprit qu’il veut avoir recourtau suicide pour se libérer de ce poids qui le ronge.

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